Sa vie d'incertitudes

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Nous repartons pour une période de flottement, Thibault va réintégrer sa classe d'UPI au Collège d'Evry pour la troisième année ..... c'est un moindre mal.

 

Nous attendions la réponse d'un Etablissement I.M.PRO (Institut Médicalisé Professionnel) ; ces derniers ne prennent pas au-delà d'un certain âge car ils veulent pouvoir les familiariser doucement à l'univers professionnel en gardant des soins et une scolarité adaptés, et les guider progressivement vers une réelle autonomie.

A la fin du mois de juin, il m'avait été répondu que pour l'instant aucune place ne devait se libérer ........... Il existe peu d'établissements de ce style, et géographiquement dans notre secteur.

Le verdict vient de tomber aujourd'hui, ils ne l'intégreront de toute façon pas, ils pensent que c'est trop orienté "professionnel" pour notre fils.

 

Donc, il approche de ses 14 ans, n'est scolarisé qu'à mi-temps, à 40 km de la maison ............. on repart pour une nouvelle année comme cela ?

 

Lorsque je dis que c'est un moindre mal, il faut se rendre à la réalité, beaucoup d'autres enfants ne sont pas scolarisés DU TOUT , alors nous avons de la chance.

Thibtrestel2010.jpg

 

Pas de nouvelles non plus pour le ramassage scolaire, c'est à dire que les services qui gèrent le transport des élèves handicapés, n'étaient pas en mesure ce matin de nous dire ni par qui, ni comment Thibault serait conduit et ramené jeudi matin de l'UPI ?

Cela fait trois années de suite, que son chauffeur est changé, et heureusement il ne manifeste aucune angoisse (ce qui peut être le cas) ; ces personnes pour qui c'est une activité professionnelle en "artisan" , la plupart du temps au mois de décembre n'ont encore reçu aucun règlement des deux mois écoulés ..... comment peuvent-ils vivre ?

 

Une fois encore, mon chagrin est immense bien sûr, mais au-delà ma révolte est grande ......... elle ne peut s'exprimer qu'ici dans l'instant .

Notre pays, si cultivé, si fier de ses valeurs, mets bien tout cela à mal pour de nombreuses raisons ................ , mais la différence reste une grosse épine dans le pied de notre pays.

 

Sa vie n'est qu'incertitudes, fassent tous les dieux de la terre (toutes confessions confondues) pour que nous restions vaillants et sains longtemps, car sans nous que sera-t-il et pour qui ?

 

Je vais très vite passer à autre chose ............  merci de m'avoir lu, et je vous promets de revenir avec des fils, des laines et la mer que j'aime parce que son flux et son reflux lave plusieurs fois par jour les souillures et les traces laissées par les hommes.

 




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M
<br /> Courage ma belle, je sais en tant que psychologue dans une structure I.M.E. de quoi tu parles, si tu veux tu peux me mettre un mail. Bisous<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Comme je te comprends, je trouve cela affligeant dans un pays comme le notre...<br /> Plein de pensées pour vous.<br /> <br /> <br />
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Q
<br /> ma galette, que dire qui pourrait te soulager ? rien !<br /> je te connais et sais tes angoisses face à l'avenir de Thibault, je connais Thibault.... et je connais malheureusement bien aussi les questions relatives à la différence, à toutes les différences<br /> mais à celle-ci en particulier.<br /> Il est de toute évidence que cettte question n'est pas correctement traitée dans ce pays : il ne suffit pas de faire une loi disant que tout enfant à droit à une scolarité, là où il le désire. Il<br /> faut se rendre à l'évidence : tous les enfants ne peuvent être intégrés dans le milieu scolaire "ordinaire". Et ce n'est pas forcément un service à leur rendre : quel intérêt de retourner une<br /> troisière année dans une classe où on ne peut avancer ? Et la difficulté, déjà importante pour les jeunes enfants, grandit avec lui. Que peut-on proposer à ces jeunes pré-ados ou ados ? quelle<br /> structure ? pour faire quoi ? quel objectif ? quel avenir ?<br /> L'avenir de nos enfants, c'est pourtant notre premier objectif, notre souci premier. Alors il n'est pas difficile d'imaginer l'angoisse de parents devant qui il n'y a que du brouillard, des<br /> questions...<br /> je comprends ton angoisse et ta colère, je ne peux rien dire et faire d'autre. Et c'est difficile de se sentir si impuissant, si inutile....<br /> je te souhaite beaucoup, beaucoup de courage, et surtout ne t'oublie pas dans ce combat. Tu le sais, et tu le dis : Thibautlt aura beaoin de t'avoir longtemps à ses côtés, et en bonne santé.<br /> énormes bisous<br /> <br /> <br />
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E
<br /> Je comprends bien ton sentiment..avoir un enfant différent n'est pas de tout repos et le voir grandir doit t'angoisser.. mon petit voisin âgé de 5 ans va 3 fois par semaine à l'hôpital de jour et<br /> deux demies journées à l'école maternelle du village ..je vois que les chauffeurs qui le cherchent et le ramènent ne sont pas toujours les mêmes....<br /> Ce qui me fait rager aussi c'est quand on veut travailler dans le secteur social c'est un vrai combat.. Louise ma fille a passé trois concours ( EJE Moniteur Éducateur et AP) et à chaque entretien<br /> on lui faisait bien comprendre qu'elle était trop "jeune" mais qui est assez bien pour avoir une formation correcte?Elle est retournée ce matin à son poste d'aide maternelle..qui devrait être<br /> renouvelé pour 18 mois fin octobre..ça lui plait ..mais elle aimerait avoir une formation plus poussée qu'un simple CAP Petite Enfance ( malgré son bac en poche..)<br /> <br /> je te fais de gros bisous pense bien souvent à toi...courage!!<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Très touchée par ce texte et vos questionnements...communs malheureusement aux parents d'enfants extra-ordinaires...<br /> <br /> De grosses bises...<br /> Amitiés<br /> <br /> Valérie<br /> <br /> <br />
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